« MENTALEMENT, ÇA A ÉTÉ DUR MAIS IL Y A EU ÉNORMÉMENT DE POSITIF »

Ce jeudi 13 juin à 7h59, Benjamin a bouclé les 3 200 milles théoriques du parcours de la deuxième édition de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne en 13e position, au terme de près de deux semaines de mer. Deux semaines lors desquelles le skipper de GUYOT environnement – Water Family et ses adversaires, ont été mis à rude épreuve, en particulier sur le plan psychologique, la faute à une situation générale en Atlantique Nord complètement bloquée qui n’a laissé passer que deux concurrents. Dans ce contexte, il a fallu constamment s’adapter mais aussi et surtout faire preuve de patience. Reste que si cette transat, marquée par de petits airs, s’est révélée pour le moins atypique, elle a néanmoins permis à notre marin de valider un certain nombre de points techniques ou, à l’inverse, lister ceux qu’il faudra ajuster d’ici au départ du Vendée Globe vers lequel tous les regards sont à présent tournés.

« Cette course a un peu été l’apogée de la lenteur. On savait que ce serait un peu particulier mais j’avais vraiment envie de bien faire et dès le début, j’ai été à l’attaque. Les trois heures de pénalité dont j’ai écopé pour avoir volé le départ m’ont fait perdre du terrain mais aussi pas mal d’énergie dès le début.

J’ai vu qu’au nord ils avaient du mal à rattraper le front. J’ai donc essayé de passer au sud mais la porte s’est fermée. Ça s’est joué à seulement quelques petites heures et à ce moment-là, c’est vrai que j’ai eu une grosse frustration. Psychologiquement, ça a été dur, surtout après avoir donné autant pour revenir aux avant-postes », explique-t-il.

Dès lors, il comprend que la facture va se payer cher. Pas en heures mais en jours sur la ligne d’arrivée. « Il a fallu se remobiliser pour avancer et continuer de régater. Trouver les ressources pour avancer puis s’adapter. Ainsi, quand le plan A est tombé à l’eau, il a fallu passer au plan B, puis au plan C, puis au suivant. J’avoue avoir pété les plombs plus d’une fois lorsque je me suis retrouvé bloqué sans trop savoir pourquoi. Maintenant, je comprends mieux pourquoi dans les bouquins de météo ils nous disent de ne pas trop essayer d’aller jouer avec les anticyclones en étant au près ! (Rires) », a commenté Benj’ qui n’a pas hésité à retraverser tout le plan d’eau pour se recaler devant le groupe du nord lorsqu’il a compris que c’était la meilleure issue pour s’extirper de la zone fermée de hautes pressions atmosphériques.

DE TRÈS NOMBREUX POINTS POSITIFS EN VUE DU VENDÉE GLOBE

 « Au final, cette transat a été à la fois stratégique et tactique. Elle s’est déroulée essentiellement au près et dans du vent faible, des conditions que notre bateau n’adore pas. Je trouve néanmoins qu’il s’est très bien débrouillé et c’est un bon point », a assuré notre marin qui a, lors de ces 14 jours de mer, pu tester différentes configurations de voiles mais aussi et surtout évaluer les modifications réalisées ces derniers mois sur son IMOCA.

« Je suis hyper content du travail qui a été fait. Le fait que le bateau ait gagné un peu de poids lui permet d’accélérer plus facilement et mon déficit de vitesse par rapport aux machines les plus récentes est aujourd’hui plus léger. Ce qui a été réalisé sur le plan ergonomique est un vrai plus. La vie à bord n’a plus rien à voir. C’est véritablement le jour et la nuit. J’ai pu m’amariner assez facilement et je me suis vraiment senti à l’aise. J’ai trouvé l’emplacement où je voulais dormir et où je voulais veiller. J’ai pu valider beaucoup de choses mais aussi voir des trucs qui ne fonctionnaient pas du tout. En ce sens, cette New York Vendée – Les Sables d’Olonne a été importante », a-t-il précisé tout en se réjouissant d’ores et déjà du match à venir lors du tour du monde. « J’ai trouvé ça sympa que Boris (Herrmann) mette un peu d’ambiance en allant se faire une petite expédition au pôle Nord. Ça a mis un peu de piment dans le jeu et ça a par ailleurs bien régaté à tous les étages. Ça promet un beau Vendée Globe ! ».