« ESSAYER D’ANTICIPER AU MIEUX »

Partis hier à 20 heures pour 3 200 milles à travers l’Atlantique dans le cadre de la deuxième édition de la New-York – Vendée, Benjamin et ses 27 concurrents ont connu un début de course pour le moins complexe. Dans un premier temps, il a fallu s’élancer au mieux sur une ligne totalement virtuelle. Privés de repères, notre skipper et une poignée d’autres sont partis un peu trop tôt et se sont vus, par ricochet, infliger une pénalité de trois heures. Une pénalité que Benj’ a choisi d’effectuer au plus vite en profitant des petits airs erratiques au large des côtes Américaines, peu avant le passage du front orageux qui secoué la flotte et manifestement décidé de jouer les trouble-fêtes.

« Le départ n’a pas été simple. On avait très peu de repères et tout le monde était bien chaud. J’ai choisi de faire ma réparation au plus vite en profitant du fait qu’il n’y avait pas trop de vent. C’est néanmoins un peu dur d’avoir ainsi cumulé quelques milles de retard mais je ne perds pas de vue que la course est longue »

Actuellement relégué en 27e position Benjamin met les bouchées doubles pour revenir au score et s’il n’oublie pas que le chemin est long pour rallier Les Sables d’Olonne, il n’oublie pas non plus qu’il s’annonce semé d’embûches et de surprises. La première a d’ailleurs eu lieu tôt ce matin, avec le passage d’un front orageux qui a généré jusqu’à 35 nœuds de vent et une ambiance décrite par certains concurrents comme apocalyptique.

« L’orage est arrivé d’un coup. Je ne suis fait surprendre par le changement de vent brutal. Je n’avais pas les bonnes voiles. Subitement c’est donc un peu devenu la guerre. Il y a eu des éclairs dans tous les sens et j’ai préféré jouer la carte de la prudence »

De fait, au large des côtes américaines, le vent est en effet capricieux. À cet endroit, le Golf Stream règne en maître et les marins doivent se plier à sa volonté. Car en bordure de ce fameux courant océanique chaud et de surface, le chaud et le froid des courants et des masses d’air se confrontent et génèrent beaucoup d’instabilité. Dans ce contexte, pas facile d’avoir un plan d’action précis en tête.

PAS D’ÉCLAIRCISSEMENT TOUT DE SUITE

« On est entré dans ce fameux courant océanique dans la matinée. Instantanément, la température de l’eau est montée à 25,5° ! », a commenté le Vendéen qui compose par ailleurs avec plus de 5 nœuds de courant. « C’est considérable et c’est clairement lui qui décide de là où on va !

Par moment, je me retrouve littéralement arrêté dans de la molle. Ce n’est pas simple de progresser. On est tributaire des nuages et des risées. J’espère que les premiers ne vont pas se barrer avec plus de pression avant le passage du waypoint ! », a commenté Benjamin qui tente, pour se refaire, de rester au plus près de la route directe quand le gros du peloton choisit de rester plus haut.

« Les prochaines 48 heures vont rester compliquées. Je continue de naviguer safe. Je me suis fait surprendre une première fois alors que j’étais bien à l’attaque. Tant que ça reste très instable, je vais rester vigilant et faire en sorte d’anticiper un peu plus les choses. Il faut prendre les problèmes les uns après les autres », a terminé Benj’.

Le premier sera de passer le waypoint Share The Ocean en fin de journée. Le suivant, demain, sera de réussir à repasser de l’autre côté du système dépressionnaire déjà subi ce matin avec, à la clé, de nouveaux orages. Un scénario qui n’est, en l’état, évidemment pas complètement pour déplaire à notre skipper qui pourrait profiter d’une opportunité de combler son petit retard.