Retour sur la Vendée Arctique : une course riche en enseignements !

En coupant la ligne d’arrivée de la 2e édition de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne (VALS) à 04h24 dans la nuit de vendredi à samedi, Benjamin a terminé 11e d’une course au parcours modifié puis réduit après 5 jours 11 heures 24 minutes et 30 secondes de mer. Si la frustration était de mise au moment du passage de la ligne pour le skipper vendéen, il a remis le cap sur Les Sables d’Olonne avec le sentiment d’avoir rempli son objectif : revenir avec une job list bien remplie pour optimiser le bateau avant la Route du Rhum – Destination Guadeloupe.

L’édition 2022 de la VALS n’aura pas été un long fleuve tranquille pour Benjamin. Après un bon début de course dans le paquet de tête, il a enchaîné les problèmes de voiles. Privé de J2 dès le 1er soir de course, il a ensuite déchiré le bas de grand-voile, ce qui l’a contraint à garder un ris tout au long de la course et l’a pénalisé, notamment dans le petit temps. À l’approche de l’Islande, dont le tour a été annulé à cause d’une dépression trop importante, Benjamin a notamment vu ses concurrents revenir sur lui et le doubler. « Je n’avais pas assez de voiles. J’étais sous tourmentin avec trois ris dans la grand-voile. Parfois j’avançais bien, avant de buter dans la dépression, et ainsi de suite, jusqu’à ce que je tombe dans les dévents de l’île », raconte-t-il, confiant que la fin de course, qui s’est arrêtée pour des raisons de sécurité à la porte de l’Islande, n’a pas été facile.

La frustration était donc de mise dans la nuit de vendredi à samedi. « J’ai eu pas mal de coups durs pendant la course, mais je me suis quand même bougé pour être au taquet. J’étais plutôt content car j’étais 7e avant d’arriver dans les dévents des îles. Je m’étais bien battu jusque-là. Mais j’ai certainement été un peu trop sur la défensive avec les dépressions qui arrivaient. Et avec mes problèmes de voiles, il me manquait des atouts pour jouer à armes égales, relate-t-il. J’étais un peu frustré d’avoir perdu quelques places mais content d’avoir fini la course, de voir que j’avais énormément appris sur mon bateau. » Une monture qu’il continue à apprivoiser et qui s’est globalement bien comportée sur la course. « On est allés très vite au départ. On a fait plus de 4 heures à 25 nœuds de moyenne, avec des pointes à 30 nœuds. Le bateau s’est bien comporté et est globalement en très bon état. J’ai eu l’impression de pouvoir appuyer facilement sur l’accélérateur, ce qui est plutôt chouette. Je suis hyper content du travail qui a été fait par toute l’équipe sur le bateau. Je n’ai eu aucun problème d’électronique. C’est très positif ! »

Une course riche en enseignements

L’objectif principal sur la VALS était de revenir avec une job list bien remplie. Mission accomplie. « Ça nous a permis de bien éprouver le bateau et de tester la vie à bord dans des conditions changeantes et un peu rudes. Je rentre avec une liste de choses à faire pour pouvoir mettre le bateau à notre goût et repartir s’entraîner dans de bonnes conditions. Mais aussi de mises à niveau nécessaires sur le positionnement de certains équipements à bord, avance-t-il. La course a été riche en enseignements à tous les niveaux. Je pense que j’avais sous-estimé la montée vers le nord. Mentalement, j’aurais pu mieux m’y préparer. Niveau stratégie, on est partis pleine balle vers l’ouest avec nos bateaux en se disant qu’on allait passer la dorsale comme des fleurs. Au final, on a fait de la route en plus, et les bateaux qui étaient et qui ont fait du tout droit un peu plus à l’est nous ont mis une rouste. C’est intéressant. Je vais devoir travailler mes trajectoires, mes polaires de vitesse et faire plus de comparatifs dans mes analyses. J’y suis peut-être allé un peu trop bille en tête. Je n’ai fait que les runs sur ce bateau entre la Guyader Bermudes 1000 Race et la VALS. C’était trop juste. Il va falloir passer plus de temps sur l’eau hors course pour s’entraîner car c’est dommage d’essuyer les plâtres pendant les courses. »

Un programme bien chargé en perspective

Actuellement en convoyage vers Les Sables d’Olonne où il est attendu ce jeudi, Benjamin a déjà le regard tourné vers la suite. « La priorité est de ramener le bateau en un seul morceau. Je rentre en binôme avec Damien Seguin. C’est plus safe. On fera ensuite un point avec l’équipe avant d’attaquer le chantier de juillet. Avec Clément, l’électronicien, et Thomas Cardrin, le directeur technique, on a décidé de retirer toute l’électronique et de tout remettre à notre goût, indique-t-il. On aura aussi un gros travail de gestion de projet à faire pour anticiper The Ocean Race. L’idée est de pouvoir partir en vacances sereinement en août et de revenir au taquet en septembre pour s’entraîner en équipage avec les Allemands avant le Défi Azimut. Et ensuite de passer en mode solitaire avant la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, qui est mon objectif principal cette année. »

Benjamin participera également au Championnat d’Europe de F18 début juillet sur le lac de Garde. Un programme bien chargé en perspective !


Date: Juin 21, 2022
AUTHOR: Zoé C
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